Éthiopie
Doctorat en médecine, (praticien), Université russe de l'Amitié des Peuples
J'ai toujours voulu être médecin. Pour de nombreux enfants, le fait de se rendre à une clinique peut constituer un scénario catastrophe, alors qu'en ce qui me concerne, j'aimais ça. L'enceinte de la clinique locale jouxtait notre propriété familiale et je prenais plaisir à observer l'animation qui y régnait, encadrée par son personnel en blouse blanche. À cette époque, je n'avais pas conscience de l'ampleur de mon rêve puisque, dans le village de campagne dans lequel j'ai grandi, nous n'avions accès qu'à des soins de santé basiques dispensés par un aide-soignant à la formation médicale sommaire mais qui pour nous était malgré tout un « docteur ». Guidé par mon souhait d'aider les autres, je me suis accroché à mon ambition de devenir médecin. J'ai bénéficié d'une bourse d'études du gouvernement en 1990 afin de poursuivre des études de chimie. À l'issue de ma première année, le département de chimie a émis une recommandation en ma faveur concernant des études de médecine. J'ai obtenu mon diplôme en 1997 et suis retourné en Éthiopie où j'ai exercé en tant que généraliste dans différents hôpitaux avant de me voir décerner une nouvelle bourse d'études universitaires en vue d'une spécialisation en ophtalmologie. Suite à cela, j'ai travaillé en tant que médecin pour une organisation non gouvernementale au Cambodge, où j'étais également chargé de la planification stratégique et de l'implantation de nouvelles cliniques à travers le pays. Cela m'a permis de renforcer mon expertise en matière d'aide et de secours d'urgence dans les zones d'après conflit, sans pour autant réussir à combler mon souhait de venir en aide au plus grand nombre. J'ai alors entendu parler de l'engagement en tant que volontaire des Nations Unies (VNU). En janvier 2001, on m'a proposé de servir en tant que médecin VNU dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Timor oriental. Mon rêve se réalisait alors enfin, même si c'était un moment doux-amer puisque je savais que cela signifiait aussi que j'allais devoir me séparer de ma famille. J'ai servi au Timor Oriental jusqu'en février 2004 puis j'ai intégré la Mission des Nations Unies au Kosovo en tant que médecin. J’ai ensuite rejoint la Mission des Nations Unies en Haïti. Intervenir sur le terrain peut susciter des préoccupations, que ce soit en matière de sécurité ou de santé. Mais malgré ces difficultés, je suis fier d'intervenir dans les opérations de paix, lesquelles permettent de remplir le mandat d'une mission, que ce soit au niveau de la garantie de la sécurité ou de la protection des civils, particulièrement des femmes et des enfants. C'est là l'essence de mon rêve d'enfant. Si vous êtes polyvalent, travailleur, talentueux et attaché à faire face à ces défis mondiaux, cette carrière pourrait bien être faite pour vous. Je considère que la vie que je mène est très gratifiante sur le plan personnel comme sur le plan professionnel et il n'y a rien de plus satisfaisant que mon travail de médecin, car être au service des autres est une vocation. Le travail sur le terrain requiert une détermination à venir en aide aux autres dans des endroits difficiles et dans des régions reculées du monde où les moyens matériels sont limités. Tout au long de ma carrière à l'ONU, il m'a été donné d'approfondir mes connaissances en médecine clinique par le biais de l'expérience inestimable acquise sur le terrain et qui dépasse de loin mon domaine d'expertise. On apprend tout au long de sa vie, et cela s'avère particulièrement vrai quand on sert dans les opérations de paix.