L’ONU tend à produire des enchaînements de faits par symbiose qui forment une boucle. J’en suis un exemple vivant : sans l’aide de l’ONU, je n’aurais par reçu l’éducation qui est la mienne. J’ai bénéficié d’une bourse de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) pour étudier l’économie à l’université en Ukraine.

J’ai commencé très jeune à m’intéresser à l’économie. Mon frère était un journaliste spécialisé dans les affaires économiques internationales qui écrivait pour des publications de renommée internationale comme The Economist, African Business ou encore pour un quotidien zimbabwéen,The Herald.  Il me faisait souvent corriger les épreuves des articles qu’il avait écrits, et j’ai appris à bien comprendre comment la situation économique peut avoir un impact direct sur la qualité de vie des individus dans le monde entier.

Ayant reçu une éducation de bonne qualité, j’ai voulu, en quittant l’école, vérifier mes connaissances nouvellement acquises à l’échelon international. Bien évidemment, l’Organisation des Nations Unies était le symbole de tout ce que à quoi j’aspirais : la promotion de la stabilité économique et de la paix à travers le monde. Aujourd’hui, je suis fier de pouvoir dire que l’Organisation qui m’a donné la chance de poursuivre mes études est maintenant celle pour laquelle je travaille.

Quand on travaille dans le service des achats, on cherche essentiellement à trouver le meilleur rapport qualité-prix pour l’achat des biens et des services. J’ai sept personnes sous mes ordres. Nous traitons avec des vendeurs qui ne viennent pas seulement du continent africain, mais du monde entier, à la recherche des meilleurs produits et services dont l’ONU a besoin à un moment donné. Tout en nous efforçant de faire affaire avec des sous-traitants, nous collaborons aussi avec d’autres missions des Nations Unies et créons avec elles des liens afin d’essayer ensemble de tirer le meilleur parti possible de notre argent.

L’un des aspects les plus gratifiants du travail dans le service des achats est d’avoir la possibilité de relancer une économie parfois moribonde. L’argent que nous injectons dans les entreprises locales crée de nouveaux emplois pour les collectivités. Du travail est ainsi offert aux populations locales qui n’ont parfois pas beaucoup de débouchés. Les achats ont essentiellement un effet d’entraînement en déclenchant un mouvement en chaîne qui aboutit en fin de compte à améliorer les économies locales. Cet effet de synergie est constant et la boucle se déplace en permanence.

Ce travail peut être très prenant.  Le fait de travailler jusqu’à 3 heures du matin pour respecter des délais  très courts, de louvoyer entre des procédures commerciales compliquées avec les fournisseurs, et de recevoir parfois un produit qui ne convient pas peut certainement produire des effets intéressants sur le lieu de travail. Toutefois, la satisfaction que nous éprouvons lorsque nos usagers sont contents est sans équivalent. Le sentiment que nos produits aident les fonctionnaires de l’ONU à mieux servir les populations dont ils s’occupent n’a pas de prix.