J’étais en poste à Beyrouth, in 2006, lorsque la guerre a éclaté entre Israël et le Liban, et mon équipe a aidé à coordonner l’évacuation des fonctionnaires de l’ONU. Nous sommes restés pour veiller au maintien des services essentiels, même si la situation était toujours tendue et très instable. Après avoir barricadé les fenêtres de nos bureaux, nous avons persévéré parce que nous savions que c’était ce qu’il fallait faire. Personnellement, je ne pouvais pas abandonner la collectivité quand elle avait le plus besoin de nous. Je devais persister.
Mes parents m’ont donné le goût de l’engagement et de la résistance quand j’étais encore petite. Je suis née à Tingo María, ville nichée en pleine forêt tropicale amazonienne, dans la région de Huanuco, au centre du Pérou. Ma famille a déménagé pour s’installer dans la capitale, Lima, alors que j’étais à l’école primaire, et je fus inscrite dans une école privée, où je reçus une excellente éducation et où l’environnement aisé et privilégié offrait un contraste total avec le modeste village où j’avais grandi.
A Tingo María, de nombreuses familles n’avaient pas l’eau courante et ne disposaient pas de nourriture suffisante. Je me sentais très proche de mes racines amazoniennes et motivée pour changer les choses, mais des tensions politiques m’ont empêchée d’y retourner plus souvent. J’aidais la collectivité locale une fois par mois avec des élèves de mon école, en nous portant volontaires dans des orphelinats, des hôpitaux et des écoles publiques, mais je n’ai jamais oublié les besoins de ma petite ville natale.
Actuellement, je suis en poste à Amman (Jordanie), où je vis avec ma famille. Je suis la principale collaboratrice du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour l’Iraq. En règle générale, mon travail quotidien consiste à organiser et trier les messages électroniques, à déléguer des tâches et à coordonner le travail pour garantir le bon fonctionnement du bureau. En tant qu’assistante personnelle expérimentée, j’aide à coordonner les communications entre les missions dans le monde entier, qui portent notamment sur des questions extrêmement sensibles et confidentielles.
L’ONU est présente en Irak depuis 1955, et depuis cette date, elle a élargi sa présence à l’ensemble des dix-huit provinces. Le mandat actuel de la MANUI consiste à conseiller et appuyer le Gouvernement iraquien, et à l’aider à progresser sur la voie du dialogue politique, de la réconciliation nationale, de la réforme constitutionnelle, de l’organisation d’élections et de référendums et du règlement des différends concernant les frontières internes. En outre, diverses institutions des Nations Unies interviennent dans le domaine humanitaire, par exemple en fournissant des aliments, des logements et des soins médicaux. Un contrat international a été conclu pour cinq ans avec l’Iraq. Il s’agit d’un partenariat avec le Gouvernement iraquien pour progresser vers un pays uni, démocratique et vivant en paix avec ses voisins et avec le monde.
Je vis actuellement en Jordanie, mais j’ai aussi vécu en Afghanistan, au Liban et aux Etats-Unis pendant mes dix années passées au service de l’ONU. Chaque pays a des traditions, des coutumes et des styles de vie distincts. Le fait d’être ouverte à des expériences nouvelles m’a permis de vivre chaque mission d’une manière intensément personnelle. Voyager dans le monde entier, en particulier quand on a une famille, nécessite beaucoup de conviction et un solide attachement à la position que l’on occupe à l’ONU.
Mon premier souvenir de l’ONU est un documentaire sur la famine en Ethiopie que j’ai vu dans mon enfance. Cela me rappelait les problèmes que nous connaissions dans ma ville natale, Tingo María, et m’a plus tard poussée à vouloir travailler à l’ONU.
A 17 ans, j’ai rempli une demande de travail à l’ONU, fait mes valises et suis partie m’installer aux Etats-Unis, dans la banlieue de New York, à Queens. J’étais prête à vivre seule, donc j’ai tenté ma chance pour réaliser mon rêve. J’ai eu la grande chance d’être recrutée neuf mois plus tard. Je travaille maintenant à l’ONU depuis dix ans, et je suis aussi passionnée par mon travail à l’Organisation que je l’étais au premier jour.