Se sentir utile en tant que fonctionnaire international est quelque chose de gratifiant, mais la stimulation intellectuelle que me procure mon travail est un cadeau vraiment inattendu. En tant que spécialiste des questions politiques du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie, j’ai pu directement me rendre compte de l’ampleur de la planification nécessaire pour mettre sur pied un gouvernement efficace dans un pays en développement. Bien que nous soyons basés à Nairobi et non à Mogadiscio, mon rôle n’en reste pas moins de me tenir constamment informé de l’évolution de la dynamique politique en Somalie. Avec mes collègues, j’analyse les rapports sur la sécurité, j’effectue des recherches sur les zones de conflit et je conseille le Gouvernement somalien dans toute la mesure de mes compétences. Cette relation est capitale à un moment où les dirigeants somaliens élaborent la première constitution pour leur peuple. À l’heure actuelle, notre bureau soutient et conseille le Gouvernement fédéral de transition en servant d’intermédiaire entre les parties somaliennes et en encourageant la réconciliation par le dialogue. Mon rôle en la matière est d’étudier en permanence le climat politique en Somalie et dans les pays africains voisins.

Ce travail captivant d’analyse politique m’offre une double chance : celle de recevoir une formation enrichissante sur la culture et les coutumes africaines, et d’acquérir une connaissance étonnamment précise de la corne de l’Afrique. Par exemple, le fait d’en savoir plus sur les cultures particulièrement fascinantes où le swahili est parlé m’a incité à apprendre cette langue magnifique. Même si cela ne m’apporte rien d’un point de vue matériel, je vois comme un privilège extraordinaire le fait de pouvoir acquérir toutes ces connaissances politiques et culturelles.

J’ai toujours souhaité avoir un travail qui me passionne. C’est même l’une des premières choses que j’ai comprises peu après avoir terminé mes études. À l’époque, j’avais décroché une place dans un programme de formation en gestion chez Kandodo, qui est une chaîne de supermarchés au Malawi. Au bout d’une année, j’ai compris que le travail de cadre dans le secteur privé n’était pas pour moi; en mon for intérieur, j’aspirais à être au service des gens et je voulais pouvoir utiliser ce que j’avais appris à cette fin. J’ai fini par quitter le programme au profit d’une carrière diplomatique avec le Ministère des affaires étrangères du Malawi. Après 16 années de carrière, j’ai voulu élargir mon horizon et j’ai rejoint une organisation qui promeut la paix dans le monde dans un contexte multiculturel : l’ONU.

Mon travail pour la mission en Somalie m’offre une grande liberté. Par exemple, j’ai récemment présenté un rapport qui analyse la mentalité d’un peuple de la corne de l’Afrique qui aurait soutenu l’opposition en Somalie. C’est en toute liberté que j’ai pu choisir de travailler sur ce sujet précis. Aucune autre profession ne m’offrirait la stimulation intellectuelle que me procurent ces activités. Si l’on ajoute à cela l’impact que mon rapport pourrait avoir en termes d’élaboration des politiques, je dois dire que je trouve mon travail incroyablement gratifiant.

Si travailler avec l’ONU vous intéresse, je vous conseille vivement d’être ouverts et flexibles. Vous ne savez jamais quelles opportunités et quels défis vous y attendent!