A l’école, j’étais chargé de rapporter les informations mondiales à ma classe. Chaque jour je scrutais les journaux et présentais ce que j’avais appris. C’était au début des années 90, et la couverture media et le démembrement de la fédération yougoslave s'étalait sur toutes les unes. Je me suis immergé dans cette histoire et d’autres affaires internationales, et à l’âge de tout juste onze ans, je me suis passionné pour la politique mondiale.

Des années plus tard, lorsque j’ai dû choisir une orientation universitaire, j’ai voulu choisir l’économie, mais ces études requièrent beaucoup de mathématiques, une matière dans laquelle j’ai toujours eu des problèmes. L’étude du droit était une possibilité sans mathématiques, et j’ai donc préféré cette voie-là. Par un chemin détourné, ma peur des mathématiques m’a conduit à ma vraie passion : le droit. J’ai poursuivi ces études en me concentrant sur le droit humanitaire international et le droit pénal, ce qui m’a permis de m’intéresser aux relations internationales. Après avoir travaillé quelques années, j’ai été accepté au the Master of Laws program in International Crime and Justice organisé par l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice, et l’université de Turin.

Après ce programme, j’ai postulé et obtenu ma situation actuelle de stagiaire en appel dans le Bureau du Procureur du Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). J’y travaille sur des cas en appel concernant des crimes de guerre commis pendant le conflit des Balkans dans les années 90. C’est étonnant de travailler au tribunal sur des affaires que j’ai suivies de près dans les journaux lorsque j’étais enfant.

Avant d’arriver, je pensais que les stagiaires n’étaient chargés que de tâches administratives de base et de travail éditorial, mais en fait, c’est le contraire. Je participe à des travaux de fond, y compris beaucoup de recherche juridique, et j’ai passé beaucoup de temps à rédiger et éditer des exposés, motions et mémos. Les stagiaires du TPIY ont l’occasion de faire presque le même travail que les juristes qui nous guident et nous orientent. En fait beaucoup de mes collègues sont d’anciens stagiaires du TPIY qui sont restés pour travailler comme juristes pour le tribunal.

Cette expérience m’a clairement montré le chemin à suivre et je sais que je vais sans aucun doute rester dans le domaine du droit international avec une organisation non gouvernementale internationale. Un jour, j’aimerais aussi retourner au Nigéria et travailler là-bas dans le domaine des affaires humanitaires et pénales. En grandissant à Jos, Nigéria, j’ai été le témoin privilégié des effets désastreux de la violence entourant la religion, l’ethnicité, et les ressources naturelles. Aux Nations Unies, j’ai appris que les personnes qui travaillent dur ont le pouvoir de changer des situations injustes, et avec l’aide d’une équipe comme celle dont je fais partie, je sais que je peux être l’une de ces personnes.