J’ai grandi dans une tribu ivoiro-ghanéenne au sein de laquelle les femmes étaient représentées sur le plan social, professionnel et politique. Par exemple, ma grand-mère était la personne habilitée à prendre les décisions au sein notre famille. Toutefois, lorsque j’ai commencé à fréquenter l’école et que j’ai observé notre Gouvernement, j’ai compris que les femmes étaient reléguées au second plan, voire exclues. Ce constat fut pour moi une source de grande frustration. Il m'insuffla le désir d'initier un changement de sorte que chaque individu, homme ou femme, puisse bénéficier de l’égalité des chances. Aujourd’hui, je suis extrêmement fier de pouvoir dire que je suis un homme qui travaille au sein de l'Organisation des Nations Unies en faveur de la promotion de l'égalité entre les sexes.

Depuis peu, j’assume les fonctions de Spécialiste de la problématique hommes-femmes auprès de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti mais j’ai occupé au cours des cinq dernières années un poste similaire auprès du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA). Alors que l'autorité qu’exerce l’État dans différentes régions du pays est faible, l’objectif du BINUCA vise à renforcer les institutions démocratiques de la République centrafricaine en mobilisant le soutien politique international, en supervisant les évolutions et en promouvant les droits de l’homme. J’avais pour mission d’assurer la transversalisation de la problématique hommes-femmes à tous les stades de la procédure. J'ai également organisé pour les femmes des formations en matière d'encadrement et fait campagne en faveur de leurs droits politiques.

En 2008, par exemple, j’ai créé avec mon équipe une plateforme nationale pour les femmes, appelée G23. Cette initiative a permis de réunir des dirigeants de dix organisations non gouvernementales œuvrant à la participation des femmes en République centrafricaine. Nous avons mené ensemble une campagne et sensibilisé l’opinion publique en faveur de l’implication des femmes dans le cadre du processus de paix formel à venir. Au terme de nos efforts, quarante femmes ont participé aux Pourparlers de paix qui ont duré une semaine alors qu'à l'origine seule une douzaine de femmes y avaient été conviées.

Les employés des Nations Unies se déplacent dans des endroits où personne d’autre ne peut ou ne souhaite se rendre. Aussi isolé que puisse être mon lieu d’affectation, j'ai vraiment le sentiment d'appartenir à notre réseau mondial de fonctionnaires, en diffusant le message de paix et d’égalité aux quatre coins de la planète. Pour travailler au sein de l’Organisation, il est impératif d'intégrer ces valeurs fondamentales : intégrité, professionnalisme et respect de la diversité. Si vous disposez de ces qualités, alors je vous invite à mettre toutes vos compétences au service de l’Organisation des Nations Unies.

Bien sûr, travailler pour l'Organisation implique de consacrer une partie importante de sa vie à ses activités professionnelles, bien plus substantielles que n'importe quel autre travail moins stimulant. Mais j’ai eu le loisir de me divertir à Bangui. Il y a deux ans, j’ai créé une équipe de football locale avec des amis. Notre match hebdomadaire a pris de l'ampleur et a attiré l'attention du personnel de mon lieu d'affectation et mes collègues ont appuyé cette initiative avec enthousiasme. L’année dernière, nous avons organisé un match amical au stade local, qui opposait des employés de l’Organisation des Nations Unies (hommes et femmes) à une équipe de parlementaires et de représentants de l’Union africaine. L'atmosphère était électrique et environ 1 500 spectateurs ont participé à cet événement. Je suis fier d'annoncer que l'équipe de l'Organisation Nations Unies a gagné par 1-0 !