En tant que Maltais, je me suis toujours intéressé aux situations difficiles des petits États insulaires en développement et aux effets des changements climatiques sur ces derniers. Je savais qu'une organisation telle que l'ONU offrirait l'opportunité rêvée d'œuvrer à l'adoption de solutions globales telles que le développement des l'énergies durables. Après avoir travaillé pendant plusieurs années dans le domaine de la technologie dans le secteur privé, je sentais qu'il me manquait quelque chose. J'avais besoin d'être au service d'une cause plus grande que l'argent, d'une cause en laquelle je croyais. Un jour, je suis tombé sur une annonce portant sur le concours de recrutement national organisé par les Nations Unies (qui porte désormais le nom de programme Jeunes administrateurs), et j'ai décidé de tenter ma chance et de m'y inscrire. Après le concours et une série d'entretiens, j'ai été affecté à mon premier poste, en Éthiopie.
Jusqu'alors, je n'avais vu ce pays qu'à la télévision ; je peux donc dire que j'étais un peu nerveux. Je n'avais jamais été en Afrique ; j'ai été immédiatement frappé par la pauvreté dès mon arrivée à l'aéroport. Mon nouvel emploi allait bientôt effacer toutes mes appréhensions du départ. J'ai été affecté à la Division des TIC, de la science et de la technologie (Commission économique pour l'Afrique), où j'étais chargé d'optimiser les technologies au service du développement en Afrique. J'ai su en peu de temps que j'avais pris la bonne décision.
Après avoir occupé un premier poste d'informaticien aux Nations Unies, j'ai finalement été transféré à l'Office des Nations Unies à Nairobi, où j'exerçais comme spécialiste des ressources humaines. Cette transition peut paraître étrange, mais l'une des choses que j'aime le plus aux Nations Unies, c'est justement cette possibilité d'explorer d'autres domaines. J'ai mis à profit mes connaissances technologiques dans le domaine des ressources humaines, tout en acquérant de nombreuses connaissances en dehors de mon domaine d'expertise. Et cette expérience ne s'est pas limitée à un emploi. En tant qu'informaticien, je suis parvenu à m'adapter à diverses fonctions. Aux Nations Unies, l'emploi transcende le schéma classique de la spécialisation.
À mon poste actuel de spécialiste des systèmes informatiques, je m'acquitte de plusieurs fonctions, à l'image de mon service. Face à un flux permanent de projets simultanés à divers stades de leur évolution, nous devons concevoir et mettre en œuvre des systèmes, négocier des financements, mener à bien des projets à travers la passation de marchés, recruter des consultants, organiser des formations, réaliser des évaluations et fournir un appui aux utilisateurs. Des centaines de réunions sont organisées chaque jour à l'Office de Nairobi, au cours desquelles des milliers de délégués franchissent nos portes, et nous devons nous assurer que tous nos systèmes fonctionnent correctement en vue de la tenue de leurs réunions.
Il y a quelque temps, nous avons assuré le service de la toute première Assemblée des Nations Unies pour l'environnement, au cours de laquelle environ 1200 personnes issues de 163 États Membres, y compris le Secrétaire général, ont convergé vers notre lieu d'affectation pour sept jours de conférence. Mon groupe devait veiller à la stabilité et au bon fonctionnement du dispositif technologique, de la transmission en direct sur Internet aux systèmes d'interprétation. Une menace sécuritaire d'envergure planait sur la conférence en raison de l'attentat de Nairobi qui avait eu lieu l'année précédente, mais je suis heureux de dire que l'Assemblée s'est déroulée dans de bonnes conditions. Assurer la fourniture d'une plateforme pour cette conférence a été l'une des expériences les plus gratifiantes de ma carrière dans ce pays. Au cours de cet événement historique, seize résolutions ont été adoptées, dont j'avais conscience que la plupart auraient une incidence directe sur Malte, mon pays.
Rencontrer le Secrétaire général en personne encourage à poursuivre l'action des Nations Unies. Même si vous croyez que votre travail ne fait pas la différence, votre contribution compte. Quel que soit votre poste, vous œuvrez à la promotion des idées contenues dans la Charte des Nations Unies. En tant qu'employés de cette organisation, nous créons une plateforme permettant d'aborder des problèmes universels dans un cadre de discussion, plutôt que sur le champ de bataille. Garder à l'esprit la Charte ravive votre motivation à travailler pour le bien de tous.