En ma qualité de Chef de l’appui à la mission, je suis chargé des finances, des ressources humaines, de la gestion du matériel et des achats, en plus de certaines tâches spéciales pour tenir compte des exigences propres à la mission. Je m'occupe des déploiements de la Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence contre l'Ébola au Ghana, en Guinée, au Libéria, au Mali et en Sierra Leone. La mission est unique à bien des égards ; nous rendons compte directement au Cabinet du Secrétaire général. La structure et la dotation en personnel de la Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence contre l'Ébola combine les caractéristiques d'une « mission » traditionnelle à l’expertise fonctionnelle des organismes, fonds et programmes des Nations Unies. En raison de sa couverture géographique étendue, la mission effectue de très nombreux déplacements auxquels s'ajoute une forte dépendance à l'infrastructure de visioconférence, ce qui facilite le travail avec nos partenaires et optimise la réactivité, la souplesse et l'efficacité de la mission.
Auparavant, j’ai travaillé au Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau où j'ai pleinement assumé mon premier poste de Chef de l’appui à la mission. Les rencontres avec des gens extraordinaires font entre autres partie des aspects formidables du travail au sein de l’Organisation. J'ai servi par exemple sous la direction de deux représentants spéciaux successifs du Secrétaire général qui se trouvaient être aussi d’anciens chefs d'État. Ce rôle s'accompagne d'un défi édifiant. En effet, après avoir passé de nombreuses années dans de vastes opérations dotées de ressources adéquates, je devais offrir une gamme de services similaires mais cette fois avec une équipe réduite, ce qui non seulement exige l’exécution de tâches multiples pour un certain nombre de rôles, mais aussi la réduction des risques pendant les absences du personnel.
J’ai passé plus de six ans au Liban où j’ai occupé divers postes, notamment celui de Chef des services administratifs par intérim, une fonction qui couvrait les ressources humaines, les achats, les finances, les services généraux et le soutien psychosocial. Mon équipe était chargée de servir une clientèle essentiellement militaire composée de près de 12 000 soldats déployés, y compris les opérations d'acquisition et de décaissement liées aux principaux domaines de l’autonomie des contingents. Mon principal objectif consistait à apporter des solutions aux problèmes complexes de l’appui, ce qui nécessitait un équilibre entre conformité et résultats. Le contrôle budgétaire et des coûts est un autre secteur clé de responsabilité, en particulier en ce qui concerne la projection et la mise en œuvre de changements annuels requis au tableau d'effectifs et aux estimations de coûts opérationnels de la mission.
En 2012, j’ai participé à la mise en place du Bureau du Représentant spécial conjoint de l'Organisation des Nations Unies et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, qui était basé au Caire. J’avais la charge des bureaux du Caire et de Damas, qui étaient structurés pour soutenir une mission de taille modeste, certaines délégations de pouvoir étant consenties directement ou partagées avec d'autres missions.
En République démocratique du Congo (RDC), j’ai contribué durant plus de cinq ans à des initiatives axées sur le changement, qui comprenaient une réorganisation structurelle majeure. Cette réforme de l'appui administratif a permis de mieux servir les besoins de nos clients. Dans la nouvelle organisation, la planification opérationnelle et tactique et la prise de décision sur le terrain étaient placées sous la coordination générale des chefs de bureau organiques, garantissant des services plus adaptés et rationalisés. Cet exercice a requis un changement de paradigme qui a vu la couche la plus inférieure des trois que compte la hiérarchie administrative assurer la gestion des demandes d'appui. Cela a permis de libérer les cadres supérieurs pour qu’ils se concentrent sur l'appui stratégique de la mission. La gestion d'un changement de cette importance au cours d'une année électorale représente une étape clé dans le calendrier de transition et donne lieu à une demande d'appui sans précédent. Le fait que des initiatives de la mission ont été approuvées par les organes législatifs constitue un accomplissement majeur pour la mission et pour moi personnellement.
Initialement, j'avais le sentiment que le travail dans le cadre du maintien de la paix était antinomique avec la vie de famille, tant et si bien que ma femme et moi avions pris la décision de quitter l'Organisation des Nations Unies à la naissance de notre premier enfant en 1999. Cependant, nous sommes parvenus plus tard à la conclusion que nous pouvons parfaitement gérer notre double carrière; quelques mois plus tard, ma femme et moi avons réintégré l'Organisation, en réponse à deux urgences successives qui ont frappé le Mozambique en 2000 et 2001. D'une certaine manière, nous avons toujours réussi à trouver le bon équilibre entre notre carrière au sein de l'Organisation et les devoirs qu’impose la vie de famille. Pendant cette période, j'assumais divers rôles humanitaires notamment à l'Institut national de gestion des catastrophes, ainsi qu’au Programme alimentaire mondial dans lesquels j'ai contribué à la planification et à la coordination de l'effort d’intervention lors des inondations dans la vallée du Zambèze au centre du Mozambique. La même année, j'ai été affecté à la mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo.
Pendant mon séjour en Angola, j'ai passé deux ans à la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM) et deux autres années au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)/Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets (UNOPS). À l'UNAVEM, j'ai assuré la gestion de contrats commerciaux d'une valeur annuelle de 50 millions de dollars, y compris ceux couvrant la fourniture de rations à environ 7 000 membres des contingents. Ce rôle a été mon premier contact réel avec les opérations de paix. Mes principales responsabilités comprenaient les fonctions administratives de négociation avec les représentants des entreprises et les agents de liaison du client, la supervision des fonctions de contrôle et d'assurance de la qualité, ainsi que l'assimilation et la gestion des progrès et des informations budgétaires connexes. Plus tard, j'ai également occupé le poste de conseiller technique auprès du PNUD/UNOPS dans le cadre d'un projet de renforcement des capacités de l'institut national de formation aux métiers du déminage, où j'étais coresponsable de l'appui et du passage de l'administration de l'école de déminage de l'Organisation et de six brigades de déminage sous le contrôle des autorités nationales.
Dans l'ensemble, je m'estime chanceux d'avoir eu des rôles nombreux et variés au sein de l'Organisation des Nations Unies. Je crois que l'effort nécessaire pour équilibrer les résultats par rapport à un cadre de conformité, sans privilégier un aspect au détriment d’un autre, est la clé d'une carrière réussie en tant que Chef ou Directeur de l'appui à la mission.