Enfant, j’étais souvent mécontent à cause des faibles niveaux de vie qui font souffrir bon nombre d’entre nous dans le monde en développement. Je voulais être architecte pour construire des écoles, des hôpitaux et des ponts, persuadé que ces solutions apolitiques seraient probablement le meilleur chemin pour parvenir au développement. Mais quelques années plus tard, après avoir reçu une formation d’architecte et exercé la profession, je me suis vite rendu compte que je ne pouvais réaliser les changements que je souhaitais voir en Afrique et dans d’autres parties du monde par l’architecture seule. La curiosité que j’éprouvais envers la recherche de solutions aux problèmes des pays en développement a suscité en moi un intérêt pour le développement international – pour le travail de l’ONU en particulier.
Ayant grandi en Afrique de l’Ouest, je ne pouvais ignorer le soutien extraordinaire qu’apportait l’ONU à de nombreuses communautés vulnérables émergeant de conflit au Libéria, en Sierra Leone et plus récemment dans mon propre pays, la Côte d'Ivoire. Impatient de provoquer un changement social dans certains pays du monde qui comptent parmi les plus vulnérables, j’ai rejoint le Fonds des Nations Unies pour l’enfance quelques semaines après le séisme survenu en Haïti en 2010.
Dans le cadre de ces fonctions exigeantes mais si gratifiantes, j’ai dirigé diverses initiatives introduisant une utilisation novatrice des technologies de l’information pour sensibiliser et rallier les jeunes les plus vulnérables. Je me suis servi de mes propres expériences d’activiste en Côte d’Ivoire pour aider à habiliter les jeunes partout en Haïti, les encourageant à s’exprimer et à œuvrer en faveur d’un changement positif. En moins de quatre ans, j’ai pu étendre cette nouvelle façon d’aborder le développement de la jeunesse pour y inclure l’Argentine, Belize, le Brésil, Haïti et le Kenya, avec le soutien des gouvernements locaux et d’entreprises du secteur privé. Mon étroite collaboration avec ces gouvernements pour la formulation de politiques relatives à la survie et aux droits de l’enfant m’a aidé à saisir le rôle des lois et de l’information du public comme importants vecteurs de mobilisation et de changement social.
J’ai aujourd’hui la chance extraordinaire d’occuper le poste de fonctionnaire de l’information en République centrafricaine. Je m’efforce de contribuer à la stabilisation de la nation en proie à une violence sectaire depuis mars 2013. Notre mission consiste à soutenir le processus politique en République centrafricaine et à aider la nation dans sa quête d’une paix durable. Grâce à ce poste qui requiert l’esprit d’initiative, j’ai pu explorer de près la complexité de la résolution des conflits et du maintien de la paix. J’ai le privilège de constater de visu le rôle considérable que joue l’Organisation des Nations Unies dans la promotion et la protection des droits de l’homme ainsi que dans le rétablissement et le développement d’un pays.
Mon travail m’offre l’occasion unique de me consacrer à la justice sociale qui me passionne et de contribuer au développement de l’Afrique et d’autres parties du monde - non par l’architecture des bâtiments, mais par l’architecture des institutions mêmes qui gouvernent les sociétés.