L’un des aspects les plus gratifiants de mes fonctions de spécialiste des affaires civiles est qu’il y a toujours moyen d’apprendre et de se développer davantage. Au Darfour, j’ai travaillé sur la résolution des conflits et la réconciliation. Parmi les tâches qui étaient les miennes, un objectif principal consistait à identifier, prévenir et atténuer les domaines potentiels de conflit. Lorsqu’un affrontement tribal se produisait, j’essayais de parvenir à un accord de cessez-le-feu et d’amener les tribus litigieuses à la table des négociations. Le plus difficile était de comprendre la véritable cause du conflit et les griefs de longue date qui pourraient alimenter des conflits récurrents.

C’était une période d’apprentissage incroyablement intense. Les chefs de tribus avec lesquels je travaillais avaient parfois du mal à accepter qu’une femme bien plus jeune, venant d’une région du monde très différente, les aide à conclure un accord de cessez-le-feu. Je devais gagner leur confiance.

J’éprouve un grand respect pour les personnes touchées par un conflit, pour leur résilience, l’incroyable soutien qu’elles ont les unes pour les autres, et leur foi inébranlable en un meilleur avenir. Avant qu’une aide humanitaire ne leur parvienne, ces personnes seraient déjà en train de partager le peu qui leur reste. À de nombreux niveaux, elles m’ont offert beaucoup plus que je n’étais capable de leur donner. Mon travail m’a appris à écouter, à observer et à être persévérante dans ce que je faisais ; j’applique ces principes tous les jours.

Avant mon affectation au Darfour, je coordonnais l’assistance humanitaire au Libéria. Nous étions dans une zone proche de la frontière avec la Côte d’Ivoire à un moment où des flambées de choléra étaient les pires crises que nous ayons eu à gérer. Une équipe spécialisée des institutions, fonds et programmes des Nations Unies travaillait dans la région, ce qui nous a permis de fournir une aide humanitaire aux villages les plus reculés. Nous avons également tiré profit des relations de qualité exceptionnelle que nous avions avec l’équipe de coordination civilo-militaire. Ensemble, nous avons mené plusieurs missions de sensibilisation dans les régions les plus isolées du pays pour fournir des soins et distribuer des kits de prévention contre le paludisme. Sauver une vie après une évacuation médicale compliquée était satisfaisant et rassurant, me confirmant que j’étais engagée dans la bonne voie. 

Mon travail me conduit souvent à faire des rencontres directes incroyables avec des cultures différentes et à vivre des événements historiques. C’est pour moi un privilège que de pouvoir contribuer sur place à la reconstruction des pays sortant de conflits. Après environ sept ans en Afrique, j’ai été affectée en Afghanistan, un pays fascinant qui offre des paysages à vous couper le souffle, une glorieuse histoire, un merveilleux artisanat et une incroyable hospitalité. Je travaille comme chef d’équipe dans l’une des provinces du nord du pays où j’appuie le bureau du gouverneur de province et les ministères axiaux. Je collabore également avec les organisations de la société civile, en particulier les organisations féminines. Je préfère m’attarder sur les réussites évidentes de ce pays, telles que les milliers d’étudiants, y compris des filles, qui sont inscrits dans les écoles et les universités, une espérance de vie qui a sensiblement augmenté et la pauvreté qui ne cesse de reculer. Ma mission est de contribuer à rendre meilleur le monde que nous partageons.