En début de carrière, j'ai exercé le droit et enseigné à l'université. J'ai décidé d'intégrer l'Organisation des Nations Unies en raison de l'environnement de travail unique qu'offrent les missions de terrain. Les fonctions que nous assumons en tant que juristes sont loin d'être routinières. L'Organisation offre une expérience variée à quiconque travaille dans les domaines liés au droit, à la justice et aux droits de l'homme.
Actuellement, je suis le responsable du Groupe des affaires juridiques de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), ce qui est une tâche ardue. Outre le traitement habituel des mémorandums d'entente et l'examen des marchés et des achats, notre bureau fournit aussi des conseils en matière de privilèges et immunités du personnel, d'enquêtes, de déontologie et de discipline, de commissions d'enquête, de loi électorale et de questions constitutionnelles. Par ailleurs, comme de nombreux organismes, fonds et programmes ne disposent pas d'un Service juridique à ce lieu d'affectation, ils se tournent aussi vers nous pour obtenir conseil.
Avant cela, mon service auprès de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) m'avait donné une occasion unique de prendre part à une initiative historique dénommée Groupe consultatif sur les droits de l'homme. Aujourd'hui, des étudiants de niveau supérieur en droit font leur doctorat sur cette initiative. Mon poste de conseiller juridique auprès du chef de la police dans le cadre de la Mission intégrée des Nations Unies au Timor oriental (MINUT) a été une autre expérience particulièrement intéressante étant donné que le mandat de la mission comportait une importante composante police. Cela impliquait de coopérer avec les autres unités afin de garantir que les meilleures pratiques en matière de maintien de l'ordre et des droits de l'homme étaient observées par la Police des Nations Unies et à terme transmises à la police nationale.
Chaque mission de l'ONU a un mandat différent et représente un nouveau défi sur le plan professionnel. Par exemple, la MINUK avait une forte composante droits de l'homme quand j'y ai travaillé. À l'inverse, la MINUT disposait d'une forte composante de police. En ce qui concerne la MANUA, il avait été décidé que la mission devait rester discrète et qu'elle ne comporterait pas de composante internationale militaire ou de police.
J'ai aussi assumé des responsabilités connexes, notamment en tant que spécialiste des affaires judiciaires pour la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), en tant que conseiller technique auprès du service judiciaire du bureau du Programme des Nations Unies pour le développement en Somalie, et, pendant mon service auprès de la MINUK, en tant que fonctionnaire chargé de la gestion des contrats pour la Section des achats, et enfin en tant que Chef du Service administratif du Groupe consultatif sur les droits de l'homme. De telles responsabilités participent à l'exercice du droit, des droits de l'homme et de la justice tout en offrant de nombreuses opportunités tout au long du parcours professionnel. Au cours de ma carrière à l'ONU, j'ai pu bénéficier d'opportunités d'évolution professionnelle, comme par exemple étudier des domaines essentiels d'expertise juridique, dont la négociation, à la Kennedy School of Government de l'Université d'Harvard, le droit et l’encadrement à la Judge Business School de l'Université de Cambridge et la migration forcée à l'Université d'Oxford. Comme on dit souvent, « la diversité est le sel de la vie », et je peux assurément en témoigner !