Née dans la campagne italienne, j’avais six ans lorsque l’on m'a diagnostiqué une tumeur très rare qui appuyait sur ma colonne vertébrale. J’ai survécu, mais je suis devenue paraplégique. En grandissant, pour faire face à l'absence de lois spécifiques en faveur des enfants handicapés, mes parents et moi avons dû nous montrer créatifs et novateurs afin de surmonter les obstacles physiques et comportementaux, ainsi que la stigmatisation et la discrimination. Cette expérience m'a poussée à cultiver la détermination et la persévérance et m'a appris à résoudre efficacement les problèmes – des qualités qui m'ont été précieuses.
J'ai toujours eu un vif intérêt pour le monde, et pour les différents groupes et cultures. Lorsque j'étais à l'université, nous avons reçu la visite d'un diplomate du Ministère italien des Affaires étrangères. Comme je m'intéressais aux organisations internationales, je lui ai demandé comment travailler pour les Nations Unies. C’est ainsi que j’ai découvert le Programme des administrateurs auxiliaires (également appelé le Programme des experts associés). Ce programme m'offrait l'occasion idéale de poursuivre ma passion pour l'autonomisation d'autrui à travers le développement international.
J’ai commencé ma carrière à l’Organisation des Nations Unies à Vienne en tant qu’administratrice auxiliaire au sein de ce qui était autrefois le Centre pour le développement social et les affaires humanitaires et qui regroupait alors le Groupe des personnes handicapées, le Groupe de la jeunesse, le Groupe du vieillissement, le Groupe de la famille et la Division de la promotion de la femme. À l'exception de cette dernière, les différentes branches du Centre se regrouperont plus tard pour former la Division des politiques sociales et du développement social rattachée au Département des affaires économiques et sociales – la Division que j'ai l'honneur de diriger depuis 2011.
Entre 1986 et 1993, j'ai travaillé dans le domaine du développement social et des droits de l'homme. En 1995, j'ai quitté l'Organisation des Nations Unies et, par la suite, j'ai occupé plusieurs postes importants, notamment celui de conseillère spéciale sur les droits fondamentaux auprès de l'ancien vice-président de la Commission européenne et celui de Présidente-Directrice générale pour des entreprises privées en Italie. En mai 2011, j'ai été nommée à mon poste actuel de Directrice de la Division des politiques sociales et du développement social à l'Organisation des Nations Unies. Je suis d'ailleurs particulièrement reconnaissante envers l'Organisation, car c'est grâce à son action en faveur de l'égalité des chances des personnes handicapées initiée il y a plusieurs dizaines d'années que je suis arrivée ici.
Je suis fascinée par les cultures, les gens et les groupes sociaux, ainsi que l'utilisation de la communication pour entrer en contact avec eux et les rendre autonomes. À cet égard, mon poste de Directrice d'une division qui œuvre pour la société et le développement revêt toute son importance. Notre mandat nous permet de tendre la main au monde et à tous les acteurs concernés pour mieux sensibiliser aux questions sociales de première importance. Nous pouvons donner aux petites organisations locales les outils et l'assurance nécessaire pour autonomiser les communautés locales là où elles en ont le plus besoin.
Grâce à mon travail aux Nations Unies, je suis devenue très familière avec le Programme d'action mondial concernant les personnes handicapées. Celui-ci a fourni un modèle ayant permis aux gouvernements de développer des politiques nationales pour assurer la pleine et égale participation des personnes handicapées à la société et au développement. Il s'agissait d'un document inspirant et valorisant qui a œuvré à la promotion de véritables changements sur le terrain, dans la vie des personnes handicapées. En 2006, l'Assemblée générale a adopté la Convention relative aux droits des personnes handicapées. En changeant la perception du handicap et en promouvant les droits de l'homme et le bien-être des personnes handicapées au sein de la société et du développement, la Convention a propulsé le travail de l'Organisation des Nations Unies en faveur des personnes handicapées vers de nouveaux sommets.
Depuis l'adoption de la Convention, le Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York a connu de profondes transformations. Au sein du Secrétariat, une nouvelle politique est mise en œuvre sur l'emploi et l'accessibilité des personnes handicapées. Les Nations Unies ne font aucune discrimination sur la base du handicap et prennent des mesures pour prévoir des aménagements raisonnables destinés à permettre aux employés handicapés d'exercer pleinement les fonctions liées à leur poste.
Si vous êtes d'un naturel curieux et que vous voulez faire partie de l'Organisation des Nations Unies, vous devez poursuivre vos rêves sans relâche, et ce, malgré les difficultés, les obstacles ou le handicap que vous pourriez rencontrer. En restant enthousiaste et ouverte au changement, je peux constater des résultats tout en continuant de réaliser mon rêve d'autonomiser les groupes vulnérables. Ma passion pour mon travail en tant que membre du personnel des Nations Unies grandit chaque jour, tout comme ma motivation pour apporter l'espoir, le développement et un changement positif aux individus et aux politiques sociales à travers le monde.