En 4e année primaire, mon professeur d’instruction civique nous a fait un cours sur les Nations Unies. Elle a parlé de l’engagement de l’Organisation à instaurer la paix et la stabilité dans le monde entier. Elle parlait avec enthousiasme de la mission de l’Organisation et des gens qui y travaillaient. Chaque aspect de cette institution me fascinait. Après le cours, je me suis levé et j’ai dit devant toute la classe « Un jour, je travaillerai pour les Nations Unies ! » Mes camarades ont éclaté de rire. Nous habitions dans une région tribale très reculée d’Inde, Sultan Bathery dans le district de Wayanad Hill, et mes aspirations semblaient un peu trop ambitieuses à l’époque.
J’ai toujours rêvé de travailler pour les Nations Unies. Pour faire de mon rêve une réalité, j’ai décidé de poursuivre mon éducation. Je me suis plongé dans les études. J’ai étudié l’économie et la politique, ainsi que l’histoire mondiale. L’économie m’a toujours passionné. J’ai obtenu mon Master en économie, puis j’ai travaillé comme maître de conférences en Inde. Ensuite, j’ai travaillé au Service économique de l’Inde en tant que Directeur adjoint. J’y ai passé un an environ avant d’entrer au Service de police de l’Inde, au poste de commissaire adjoint, puis d’inspecteur général adjoint des opérations, au Groupe de protection spéciale à New Delhi. Ces emplois m’ont fait découvrir le monde de la sécurité et de la politique internationale. Avec mon bagage en économie, ainsi que mon expérience professionnelle en sécurité et dans la fonction publique, je pensais avoir beaucoup à offrir aux Nations Unies.
Je suis entré aux Nations Unies en 1997 en qualité de chef adjoint et quelques mois plus tard, j’étais chef de la sécurité pour la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine. Ensuite, j’ai travaillé comme conseiller des Nations Unies pour la sécurité en Iraq et conseiller principal pour la sécurité de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies au Liban. En 2006, je suis arrivé à New York au poste de chef régional pour le Moyen-Orient à la Division des opérations régionales du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations Unies, chargé de la sécurité du personnel des Nations Unies. En septembre 2009, j'ai déménagé à Genève pour assumer le poste de Chef des services de sécurité du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
Au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, j’ai joué un rôle crucial dans la coordination des mesures de sécurité pour l'ensemble de ses opérations dans le monde. Je dispose d'une équipe efficace de professionnels de la sécurité et d’un personnel d'appui au siège ainsi que sur le terrain pour accomplir cette tâche complexe. Nous suivons de près l'évolution des questions de sécurité dans le monde entier en mettant l'accent sur les activités des bureaux du Haut Commissariat aux droits de l'homme et des représentants, des conseillers pour les droits de l'homme au sein des équipes de pays, des missions d'enquête et des rapporteurs spéciaux nommés par le Conseil des droits de l'homme, etc. Je travaille également avec les autorités responsables de la sécurité au sein des Etats membres ainsi qu'avec le Département de la sûreté et de la sécurité de l'Organisation des Nations Unies en vue d'obtenir leur appui afin d'assurer la sûreté et la sécurité de notre personnel engagé dans des opérations délicates dans le monde entier.
Collaborer dans un esprit d'équipe avec la Haut-Commissaire et son adjoint, avec les gestionnaires de programmes, les responsables de la sécurité au sein des Nations Unies et des Gouvernements nationaux et leurs personnels constitue l'essence même de mon travail. Nous ne pouvons pas réussir sans esprit d'équipe nous sommes souvent confrontés à des situations avec pour alternative soit de sombrer, soit d’agir de concert. L'objectif ultime que nous partageons tous est de faire de ce monde un endroit où il fait bon vivre. Et lorsque quelqu'un est appelé à servir la noble cause des droits de l'homme, cela en vaut vraiment la peine.
Une des choses que je préfère aux Nations Unies c’est le travail à l’étranger. J’ai voyagé partout dans le monde, participant à des missions qui m’ont conduit au Japon, en Thaïlande et en Indonésie, dans toute la Chine, en passant par l’Ouzbékistan et l’ouest de l’Asie. J’ai fait partie d’équipes aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse. J’ai également étudié les questions de sécurité dans toute l’Afrique, notamment au Zimbabwe, en Zambie, en Éthiopie et en Namibie, au Lesotho, au Swaziland, au Botswana et au Kenya. J’ai participé à des missions spéciales au Chili, au Brésil et en Colombie. Plus récemment, j’ai évalué les problèmes de sécurité en Turquie, au Yémen, en Syrie, au Liban, en Égypte et en Israël, ainsi qu’au Koweït et en Iraq.
Bien que les Nations Unies me donnent l’occasion de voyager, de travailler à l’étranger et de participer à des missions dans un domaine que j’affectionne, ce que je préfère, c’est contribuer à changer la vie des gens. Les différentes cultures, nationalités et religions qui s’entremêlent aux Nations Unies en font une organisation véritablement unique. Il n’existe rien de comparable aux Nations Unies : le monde entier y est réuni dans une seule institution.