J’ai commencé à travailler aux Nations Unies en 1986 comme stagiaire au Département de l’information, à New York. Deux ans plus tard, j’ai obtenu un poste à plein temps. Au total, j’ai une expérience de 25 années, aux Nations Unies et en dehors, dans le monde de la communication et des médias : presse écrite, radio, vidéo, nouveaux médias, sensibilisation, relations avec les médias… Durant cette période, j’ai travaillé dans le Sud-Ouest africain, devenu depuis la Namibie, en Haïti, au Cambodge, en Somalie, au Burundi, en République démocratique du Congo et dans l’ex-Timor oriental, où je travaille actuellement et qui est devenu le Timor-Leste.
Les Nations Unies m’offrent l’opportunité unique de servir dans le monde entier et d’inventer de nouveaux moyens de communication. Personnellement, je jouis de conditions de travail optimales car je peux fournir des informations précises et vérifiées, en temps opportun. J’ai toujours voulu travailler au sein d’une structure internationale et contribuer à la paix dans le monde en dispensant des services d’information, de communication et d’instruction civique aux plus démunis. J’aime être un fonctionnaire international. J’aime penser que je suis un serviteur du monde.
Participer à la mission de maintien de la paix qui a appuyé la transition de la Namibie vers l’indépendance a été l’une de mes expériences les plus gratifiantes. Le jour des élections, j’ai couvert les événements en tant que productrice vidéo. C’était étonnant de voir des membres de tant de tribus différentes faire la file devant les urnes pour y déposer leur vote pour la première fois. Cela reste un souvenir émouvant. Avant ces élections, j’ai dispensé un programme d’instruction civique sur le droit de vote de la population. J’ai également été le témoin de ce moment privilégié du tout premier vote lorsque je travaillais au Cambodge et en Haïti.
Ma vie professionnelle ne se caractérise pas par des journées types, et c’est ce qui la rend si extraordinaire. Aujourd’hui, par exemple, je forme à la vidéo deux Timoraises qui suivent cette formation de leur propre initiative. L’une d’elles a quatre enfants et travaille bénévolement dans la station de radio communautaire. La plupart du temps, je coordonne le travail de l’équipe multimédia, je conçois et je mets en œuvre des produits et des campagnes d’information pour la vidéo, la radio, le Web et la presse.
Lorsqu’on travaille pour les Nations Unies, on doit se préparer à une vie pleine de défis et d’aventures. Nous travaillons dans un environnement multiculturel. La compréhension mutuelle n’est donc pas toujours aisée. J’ai appris qu’on pouvait surmonter les obstacles en écoutant et en poursuivant son objectif général de servir le monde. On doit être flexible, s’adapter et se préparer au pire et au meilleur de la nature humaine. Mais surtout, on doit toujours rester fidèle à son cœur et à ses idéaux. Les Nations Unies sont à l’image du monde. Elles ne sont ni meilleures ni pires.
Travailler à Dili, la capitale du Timor-Leste, ne ressemble pas aux autres missions de maintien de la paix. La sécurité y est relativement stable, ce qui nous permet de nous concentrer sur la reconstruction du pays, le renforcement des capacités des habitants et le développement durable. Personnellement, je suis capable de vivre dans une cabane de bambou sur la plage sans me soucier vraiment de la sécurité. En règle générale, je travaille de longues heures mais après le travail, je sors avec mes amis du Timor et du monde entier. S’il n’est pas trop tard, je vais également me promener et manger sur la plage. J’aime les arts martiaux, la natation, la lecture, le théâtre, le cinéma et la méditation.